top of page

Récital

Chants de Trimard et d’Exil

Fanchon DAEMERS

PRESENTATION

 

 

Le trimard ? La route, le chemin, d’où provient également trimer… Aller et venir, marcher beaucoup… Avec fatigue.

Nombre de chansons de la tradition orale et d’auteurs témoignent au fil des siècles de la vie et de la condition des trimardeurs. Ils sont ouvriers saisonniers, allant de campagne en campagne, de ville en ville, au gré du travail disponible, compagnons, colporteurs, pèlerins, infirmes, chemineaux, marginaux, vagabonds, mendiants, parias, artistes, proscrits, exilés politiques, apatrides, soldats démobilisés, …, Mais aussi migrants jetés sur les routes par les guerres, les crises politiques, économiques, le chômage, les catastrophes climatiques et les famines. Le dénominateur commun de cette population en mouvement est la précarité et la vulnérabilité. Au fil des crises et particulièrement celles du XIXe siècle, nombre d’ouvriers et artisans, à la recherche de travail, viennent gonfler les rangs des trimardeurs.  L’histoire montre que les autorités prennent alors un soin particulier à diviser la classe laborieuse en stigmatisant et criminalisant cette population en errance, difficilement contrôlable, qu’elle répertorie comme « mauvais pauvres » (par opposition aux « bons pauvres » dont la qualité première est la capacité à se domicilier). De multiples chansons de trimardeurs rendent compte de cet exil social. Certaines décrivent les pratiques d’exclusion violente des plus vulnérables en alternance avec leur incarcération dans une institution pénitentiaire ou psychiatrique par les autorités. Des écrivains et chansonniers des XIXe et XXe siècles dont certains furent trimadeurs, comme Jean-Baptiste Clément, le célèbre auteur du « Temps des Cerises », s’insurgent et dénoncent dans leurs oeuvres cette zone de non-droit dans laquelle les indigents sont refoulés. Jean Richepin, Jehan Rictus, Aristide Bruant, Jean-Baptiste Clément, Gaston Couté, Jacques Gueux, Pierre Mac Orlan, Octave Mirbeau, Séverine, Zo d’Axa, Bertolt Brecht, … Seront les porte-voix de ces êtres aux paroles de silence. Le trimardeur devient un symbole. Mis au ban de la société des hommes, les chansons font de lui, un être communiquant étroitement avec la nature auprès de laquelle il trouve dialogue, force d’amour et consolation. Cet assigné à résignation est confronté à transformer de l’intérieur ses conditions de survie. Son errance se double d’un homme en marche, libertaire, créatif qui essaime la solidarité face aux fonctionnements d’une gouvernance égoïste. Celle-ci, malgré un contexte de chômage extrême, pour des raisons mercantiles, prône encore, auprès de la classe ouvrière, des valeurs sédentarisantes comme le travail, la maison, la famille avec pour objectifs, sous couvert de moralité, de diviser cette main d’œuvre en surabondance, de la contrôler et de tirer de cette situation exploitable, un maximum de profit.

Un récital sur le trimard du temps, jalonné par les voix des trimardeurs belges et du monde, de la société romaine en passant par le Moyen Âge jusqu’au XXe siècle, sans oublier les migrations actuelles et leurs nouveaux trimardeurs…

Création 2016

Aux Fêtes du Patrimoine 10 -11 septembre 2016

Musée de la Vie wallonne – Espace Saint-Antoine (Liège)

Dans  le cadre de l’exposition HomoMigratus - comprendre les migrations humaines : visites chantées incluant la lecture de textes de « Sans papiers » organisée par la Voix des sans papiers en collaboration avec le PAC Liège. Intervention chantée de participantes à un « atelier chant » mené par Fanchon Daemers au Centre d’Accueil de Demandeurs d’asile Croix Rouge - Sart-Lez-Spa dans le cadre du projet Portes ouvertes – Portes fermées, avec le soutien de la Province de Liège Culture.

 

bottom of page